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Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923.djvu/56

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40 FRANÇOIS VILLON

désirée arriva. Villon qui devait avoir des intelligences dans la place en fut aussitôt averti. Les lettres de rémission furent octroyées à maître François qui put rentrer dans son cher Paris dans le courant de janvier ou de février 1456 (n. st.). Quant aux lettres de rémission relatives à l'affaire d'Anjou (en supposant qu'elles le concernent), Villon n'avait pas à s'en préoccuper, pour le moment, du moins. Mais, si l'on ne peut avec certitude attribuer à Villon ces dernières lettres en date de décembre 1457^ on voit qu'on ne peut pas davantage les passer sous silence comme on l'a fait jusqu'ici '.

ilouiaine, écrit Villon (v. 11 54). « Si l'on ajoute foi à cette indication de six ans qui séparaient la repue franche de Bourg-la-Reine du moment où il écrivait le Grant Testament, on arrive à fixer pour date à cet inci- dent le second semestre de l'année 1455 », écrit Longnon, Romania, t. II (1873), p. 211.

I. De deux choses l'une : ou bien les lettres de rémission de décembre 1457 ne concernent pas Villon et le vers : Moy,pozre merceiot de Renés doit être pris comme une allusion générale à la vie misérable qu'il fut contraint de mener pendant une grande partie des cinq années qui suivirent son départ de Paris eu 1456, sans qu'il en résulte qu'il ait nécessairement porté la balle (hypothèse d'ailleurs très vraisemblable en soi) ; il faut alors prendre le vers comme une façon de parler courante, à rapprocher de cette phrase d'Anthoine de La Sale qui, à l'opposé de Villon, avait toujours occupé des situations élevées et lucratives et qui néanmoins écrit à la fin de La trespiteuse histoire de viessire Floridan, chevallier, et de la treshonne et vertueuse datnoiselle EUidde : « Ores, mon tresredoubté seigneur, sy treshumblement que je scay et puis, a jointes mains vous requier et supplie que prenez en gré de simple et povre mer- cier la simple et povre mercerie, et du povre servant la bonne voul- lenté. » (Nouv. acq. fr. 10057, f°l- ^9*^ vo-191, à la suite du Saintrè, ms. sur papier, écrit en 1456.) Déjà, dans ce dernier ouvrage, Anthoine de La Sale nous montre le jeune écuyer se comparer à un « petit mer- cier », lorsqu'il offrit une haquenée à la reine : « Ma souveraine dame tant et sy treshumblement que je scay et puis vous remercie des biens et des honneurs que le Roy, a vostre requestre, et vous aussi, m'avez

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