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COMMENTAIRE ET NOTES IO9

Bien doit estre excusé jone cuer en jonesce, Quant Diex lui donne grâce d'estre viel en viellesse, Mais moult est grant vertu et tresliaute noblesse, Quant cuer en jone aage a meuretc s'adresse.

(Le Testarnetit de J . de M., t. IV, p. i, v. 9-12.) Villon faisait con- tusion avec les vers suivants du Roman de la Rose qui ne sont pas d'ail- leurs, à proprement parler, au commencement du poème :

Jennece met orne es folies, (v. 4463-66)

Es boules, es ribauderies,

Es luxures e es outrages.

Es mutacions de courages...

En teus periz les met Jennece (4469-70)

Qui les cuers aDelit adrece...

Mais Vieillece les en resache... (4477)

Vieillece, qui les acompaigne, (4487)

Qui moût leur est bonne compaigne.

Qui les rameine a dreite veie

Et jusqu'en la fin les conveie,..

(Édit. L., t. II, p. 219-220.)

— il dit voir, locution courante. « Certes, dist le Jouvencel, vous dittes voir. » Le Jouvencel (édit. Léon Lecestre), t. I, p. 85. — « Il dist voir. » Ibid., p. 91, etc.

v. 1 19-120. — Ceulx donc qui me font telle presse En méurté ne nie vouldroient veoir.

Ceux-là qui me font telle violence (morale), c'est-à-dire qui me re- prochent si durement mes fautes de jeunesse, dit Villon, ne voudraient donc pas me voir atteindre l'âge mûr où on les répare ?

— En meurté, en l'âge mûr, l'âge de gravité, doit être pris ici pour « vieillesse ».« Personnes sages... et plainsde grant science etmeurté.» Ordonnances des rois de France, t. III, p. 141 (an. 1356). « Mais adonc prouffitent ilz et viennent a meurté. » Arsenal, ms. 2109, fol. 130 r" (Sermon de R. CibouUe, Ascendisti in altum). « Quant ilz [les arbres] sont de cest arousement arrousez, abuvrez et enyvrés, le fruit que ilz portent vient a murté. » Ibid., fol. 151 vo (an. 1446). — La vieillesse, au moyen âge, commençait vers la cinquantaine, ce qui est, pour nous, la maturité. Cf. Jean de Courc}-, Le Chemin de Vaillance (terminé en 1426). Cf. Remania, X. XXVII (1898), p. 586. — Voici comment Jehan

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