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COMMENTAIRE ET NOTES III

elle abonde dans Pathelin. Cf. Romania, t. XV (1886), p. 640. — Si Diexmait était le serment prêté par le laïque dans la langue judiciaire. Cf. Paul VioUet, Les Etablissements de saint Louis, t. I, p. 207.

V. 126. — Soie sur pie:^ ou soie en bière.

Les deux soie sont la troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe estre.

V. 127. — Les nions ne bougent de leurs lieux.

Réminiscence biblique prise en contre- partie : « Montes a fundamen- tis commovebuntur. » Jud. XVI, 18.

V. 128. — Tour tinpovre, n avant li' arrière.

— n'azmit n'arriére, locnûoa. Cf. fr. 1719, fol. 114.

Et n'orroient n'avant n'arriére. Floriant et Floriète (Hist. lilt. de la France, t. XXVIII, p. 170).

XVII-XX. — Villon aime à se figurer que s'il avait pu ren- contrer un homme riche et généreux qui lui eût été pitoyable, il aurait amendé sa vie et aurait vécu honnêtement : et, à l'ap- pui de sa thèse, il rapporte l'anecdote du pirate Diomède et d'Alexandre. (Cf. plus loin, aux Sources, n° i, les origines de cette tradition.)

V. 152-135. — Engrillonné poulces et des Comme ung larron...

Engrillonné. — Qui a les poucettes ou « grillons », petites cordes dont on serrait les pouces des gens arrêtés, pour les tenir en respect. On emploN'ait aussi les « grésillons » qui correspondaient à nos menottes. « Les grésillons es mains. » Lat. 4641 B, fol. 134 v°.

V. 135. — Si fa mis devant ce cadès.

Bonne leçon donnée seulement par C, et qui signifie : « Diomède fut mis devant ce juge, c'est-à-dire Alexandre. {Devant est ici préposi- tion, et appelle un complément.) — Fu mis = fut amené : « Sainte Eufemiefut amenée devant le juge, devant lequel durement se grousa...» Du Canges. v. groussare. Villon, suivant son habitude, joue sur le double sens du mot cadès qui signifie à la fois juge et capitaine, fonc- tions que cumule — en la circonstance — Alexandre <■< l'empereur >■ . On peut, en effet, considérer le mot cadès comme venant de l'arabe

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