Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/14

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puisqu’il ne figure dans aucun manuscrit. Au contraire, le titre : Le lais François Villon donné par A s’impose d’autant mieux que, conséquent avec lui-même, ce ms. conserve le singulier dans un autre passage où intervient le mot lais (v. 275), et cela en opposition avec toutes les autres sources manuscrites. Ce vocable avait donc au xve siècle, tout au moins dans la pensée de Villon, la double signification de chose laissée, et se prenait alors dans le sens abstrait et au singulier ; et celle de choses laissées, dans le sens concret et au pluriel. Un grand nombre de mots étaient dans le même cas suivant qu’on les considérait d’une façon abstraite ou concrète ; tel le mot navire signifiant marine et vaisseaux (cf. le Débat des Hérauts d’armes, édit. P. Meyer, p. 25 et suiv.) ; le mot marchandise, signifiant commerce et les choses qui en font l’objet ; le mot meuble signifiant mobilier (au singulier) et meubles (au pluriel) tout ce qui sert à garnir une maison, un appartement, une chambre : « Item, quant au surplus de mon meuble, apres tous fraiz et lais paiez… » Tuetey, Les testaments enregistrés au Parlement de Paris sous le règne de Charles VI (Collection des documents inédits sur l’histoire de France). Mélanges historiques (Paris, 1880, in-4o), t. III, p. 517.

I. — Qui veut s’éviter des mécomptes, déclare Villon, doit soumettre ses œuvres au jugement d’autrui.

1. L’an quatre cens cinquante six

Telle est la leçon de AF ; mais celle de B Mil quatre cens… est également bonne : elle a été adoptée par Marot et La Monnoye. « Mil quatre cens cinquante neuf », lit-on dans une pièce du temps, dans le Jardin de Plaisance (fol. ccvi). Cf., à la note du vers 1457 du Testament, une quittance d’André Couraud (l’Andry Courault du Test.) où les deux manières de compter sont employées.

3. De sens rassis, locution. « … bon sens rassis ». L’Epitaphe Villon, Poés. div., XIV, 14.

4. Le frain aux dens, franc au collier

Pren durement as denz le frein.
Si dente ton cuer e refrain.

(Le Roman de la Rose, t. II, v. 3067-8, édit. Ernest Langlois.) Le tome III (1922) dernier paru, de cette édition, s’arrétant au vers 12976, les renvois, pour les vers qui suivent, se rapportent à l’édition de Méon (1814).