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134 FRANÇOIS VILLON

n. acq. fr. 10032, fol. 214 r°; et fr. 25434, fol. 73 v, elc. — Ce n'est qu'au commencement du xviiie siècle que date l'usage de mettre le vin en bouteilles. Le vin tiré du tonneau était reçu dans des brocs de bois ou de métal, généralement de grande dimension (Repues franches, La manière d'avoir du vin, Villon-Jannet, p. 192). On en emplissait des pots, de métal ou de terre. Quand il est question au moyen âge de bou- teilles de vin, il faut entendre des outres de vin : « Coustent a l'hostel maintes bouteilles de vin », écrit Christine de Pisan {Livre des III Ver- tus), fr. 1177, fol. aoc^ (de même dans Deschamps). — Du xiiie au xvie s., les bouteilles étaient le plus souvent de terre, de cuir, de bois, de métal recouvert de cuir ; il y a aussi, à cette époque, des exemples de bouteilles de verre clissées, comme de nos jours, les fiaschi italiens. Cf. Mctor Gay, Glossaire archéologique, s. v. bouteille, p. 201, avec un choix de figures. — Sur les chansons à boire, au xve s., dont les Mendiants font le#frais, cf. Champion, 1. 1, p. 78-79.

V. 251-252. — Tartes, Jlaons, oefifrit:( et pochie:;;^, PerduTi et en toutes façons.

La recette des œufs frits, pochés et perdus « en toutes façons » figure toujours dans les livres de cuisine. — Ces deux vers ne sont pas sans rappeler le passage suivant (imité de Hugues de Saint-Victor) du Livre de Povreté et Pacience,et que l'auteur anonyme y a inséré (chap. xv, du pechié de gueule ou de gloutonnie) : « Qui pourroit dire suffisamment en quantes manières sont les oeufz tournez et tourmentez, quantesfoiz ce devant derrière retournez, maintenant sont faiz molez, maintenant sont durs. Or sont friz, or sont brûlez ; or sont en farse, or sont meslez ; or sont devant chascun comptez. Le ventre, qui de plusieurs est dieux, en moult de manières est appaisiez et satisfiez par divers sacrifices et obla-

cions de mez et de viandes Plusieurs estudient ;et se occupent en

preparacions de viandes, et mectent leur diligence et savoir en savoir la diversité des fritures, la manière de bien appareiller. Or veulent avoir leurs oeufz molz or les veulent durs ; or les veulent fris, or les veulent chaulx ; or les font cuire en l'eaue, or les font rostir en la brese; or les fault au poivre, or les fault aux aulx selon la diversité des femmes grosses : ilzont leur appétit tielx, font de leur ventre leur dieu, comme dit l'apostre Saint Pol. » Fr. 9608, fol. 77'^-'^. Ce texte se retrouve dans le Quart volume de Vincent, Miroir historial, avec modifications dans la rédaction. — Édition d'Antoine Vérard, Paris, 1495, in-fol., t. IV, fol. 249<J; chap. lxii : de la discipline des viandes.

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