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COMMENTAIRE ET NOTES I45

V. 310. — De quelconque coiidicion.

Ce vers est exactement reproduit plus loin, Test. 804. Il rappelle, j^vQC son contexte, ce passage de Faulx Seinhlcint du Roman de la Rose :

De e]uelconques estât qu'il seient, Seit clers, seit lais, seit on, seit fanie, Sires, sergenz, baiasse ou dame.

(T. III, V. 11080 et suiv., êiiit. L.)

Et cet autre de la Vieille :

Je n'en met hors prelaz ne moines. Chevaliers, borjois ne chanoine, Ne clerc ne lai, ne fol ne sage...

(T. III, V. 14322 et sqq., édit. Méon.)

V. 311. — Porians atours et houirelet~.

« Et pareillement blasmoit... les femmes de noble lignie et aultres, ■de quelque estât qu'elles fussent, portans sur leurs testes haulx atours •ou aultres habillemens de parrage, ainsy qu'ont accoustumé de porter les nobles femmes es marches et pays dessusdiz. » Monstrelet, Chro- niques (édit. Douët d'Arcq), t. IV, p. 303 (an. 1428.). — Atours était le nom générique des fameux hennins contre lesquels le prédicateur frère Thomas Couette ameutait la population. « Desquelles nobles femmes, poursuit Monstrelet, nulle, atout yceulx atours, de quelque estât qu'elle fust, ne se osoit trouver en sa présence. Car il avoit acoustumé, quant il en veoit aulcunes, de esmouvoir après ycellcs les petis enfans, et les admonestoit en donnant certains jours de pardon a ceulx qui ce faisoient, desquelz donner, comme il disoit, avoit puissance, et les faisoit cryer après elles en hault : « Au hennin ! au hennin ! » Et mesmement, quant les dessus dictes femmes de noble lignie se deportoient de devant luy, yceulx enfans en -continuant leur cry couroient après, et de fait vouloient tirer jus les- diz iiennins, tant qu'il convenoit que ycelles se sauvassent et missent a seuretéen aulcunlieu. Pour les quelz cas et poursuites s'esmeurent, en plusieurs lieux ou ilz se faisoient, de grans rumeurs et maltalens entre lesdiz crians « au hennin ! » et les serviteurs de ycelles dames et damoiselles. Nientmains, le frère Thomas continua tant et fist continuer £scris et blasphèmes dessusdiz, que toutes les dames et damoiselles et aultres femmes portans haulx atours, n'aloient plus a ses predicacions, sinon en simple estât et descongneu, ainsy et pareillement que les

François Villon. — II. 10

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