Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

146 FRANÇOIS VILLON

portent femmes de labeur, de petit et povre estât. » (Ibid.) De même on lit, dans les Chroniques de Saint-Denis, sous Tannée 1467 : « Et se mirent [les femmes] sur leurs testes bourrelets a manière de bonnets ronds qui se amenuysent par dessus de haulteur de demye aulne et de trois quartiers de long telz y avoit, et aulcunes les portoient moindres et déliez couvrechiefz par dessus, pendans par derrière jusques a terre, les aucunes plus et les autres moins. » Fr. 20354, fol. 184».

V. 312. — Mort saisit sans excepcion .

Mort saisit, « s'approprie » ; du latin médiéval sacire, qui a ce sens. — La construction du huitain est : « Je congnois que Mort saisit sans exception povres et riches... » Le verbe « saisir » est ici de style. C'est le cas de rappeler le fameux axiome de droit : li mors saisit le vif. Cf. Paul VioUet, Les Etablissements de saisit Louis, t. IV, p. 213.

��XL. — Que Paris meure ou Hélène, combien douloureux est le passage à la mort ! Q.ui voudrait se porter caution de celui qui meurt ?

V. 317. — Puis sue. Dieu scet quel sueur!

Sue et sueur sont disyllabes (AF), comme dans ce vers de Lamartine : J'ai sué sa sueur et j'ai saigné son sang. Cf. la note au vers 21 de ÏEpitaphe Villon (Poés. div., XIV).

v. 319-320. — Car enfant na,jrere ne seur, Oui lors voulsist estre son plege. Mariz, ne pères ne parent Ne li porent estre garent.

(Roman de la Rose, t. III, v. 8613-14, e'dil. L.)

Les mots douleur, cuer (cueur CI), sueur, scur riment exactement : de même dans le huitain de la Ballade [a s'amye], v. 942 et suiv. : doulceur : seur : cuer : rigueur, et dans le Lay (rondeau, v. 978 et sui- vants). — Nisard, qui cite ce huitain, l'apprécie ainsi : « Voilà, si je ne me trompe, des beautés de toute nature ; traits de sentiment, peintures énergiques ou touchantes, contrastes de la vie et de la mort, tout ce qui fait la grande poésie. » Hist. de la litt. fr. (Paris, 1844), t. I, p. 167. Texte identique dans l'édition de 1863, t. I, p. 165.

�� �