Vous avés mon cuer, et moi
J’ai vostre amour en ma prison.
Jehan Erars, dans Bartsch, La langue et la littérature françaises depuis le IXe s. jusqu’au XIVe s. (1887), col. 509, v. 1-2.
Dame Venus tient mon cueur en prison..
Chanson du xve s., fr. 12744, fol. 62.
Dire qu’ele a en sa prison
Mon cuer qui de gré s’i est mis.
Cf. Jubinal, Lettre à M. de Salvandy (Paris, 1846),
p. 158 (les 2 premiers vers), etc., etc.
« Bris de prison » terme de pratique employé jusqu’au e s. Cf. dans le Formulaire, fr. 19822 (xvie s.) la Clause de hry de prison, fol. 399
III. — Désespéré de l’indifférence de sa maîtresse, Villon remet le soin de sa vengeance aux dieux protecteurs des amants.
V. 19. — deffaçon, destruction, ruine. Cf. Du Cange s. v. difacere et disfacere.
V. 21. — Dont je nie dueil el plains aux cieulx… — Se douloir et se plaindre, locution :
De l’hommaige de Brandebouch
Fait a Prague, ou roy des Romains
Par le marquis, me dueil et plains.
Deschamps, t. VIII, p. 84, rondeau 1321, v.1-5.
v. 22. — En requérant d’elle venjance.
De requérir sy tôt vengence.
Le jugement du paouvre tristeamant banny, fr. 1661, fol. 186 vo ; Arsenal, 3523, p. 517.
V. 22-24. — De même, dans le Roman de la Rose (t. II, v. 1439 et suiv.), la nymphe Echo, désespérée des dédains de Narcisse, demande à Jupiter, avant de mourir, de vouloir la venger (cf. mon volume, Villon et Rabelais, p. 7).
IV. — Villon reconnaît qu’il a été joué et berné par sa fausse maîtresse. Son parti est pris, il ira frapper en un autre coin.