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l80 FRANÇOIS VILLON

cordelier Maillard, rapportant dans son deuxième sermon de Stipendia peaati des traits d'immortalité notoire, ajoute « et n'est pas compte ne fable escript au livre des Cofioilles. » Serniones de Adventu qv.adragsi- niales (Lyon, 1503, in-40), fol. 320 b-c.

Ces considérations amènent tout naturellement Villon à parler de la belle Heaulmière, si célèbre par sa beauté, dans son jeune temps, mais qui — au moment où il écrivait (1456), — n'était plus qu'une lamen- table épave.

La belle Heaulmière dont le prototype est la Vieille du Roman de la Rose était née vers 1375. Elle aurait donc eu 81 ans en 1456, quand Villon la vit pour la dernière fois. Maîtresse de Nicolas d'Orgemont, celui-ci l'avait installée dans une maison du cloître Notre-Dame, à Paris. M.Léon Mirot a relevé, à la date du lundi, 2 juin 1393, dans les Registres capitulaires de Notre-Dame une décision du Chapitre enjoi- gnant à ladite Belle Heaulmière de quitter à la Toussaint de 1394 la maison qu'elle habitait à l'enseigne de la Queue de Renart, maison qui appartenait à Nicolas d'Orgemont. « Deliberatum est ut dicatur a la belle Heaiimiere ut in festo Omnium Sanctorum anni nonagesimi quarti ipsa recédât a domo Caiide Viilpîs quam nunc inhabitat titulo locacionis. » Arch. nat. LL 108 A, p. 112, 2 juin 1393. — Cf. Les d'Orgemont, leur origine, leur fortune. — Le boiteux d'Orgemont. Paris, 191 3, m-80, p. 120, n. I. Maître de la Chambre des Comptes, cha- noine de Notre-Dame, Nicolas d'Orgemont, plus connu sous le nom de boiteux d'Orgemont, se croyait, par sa grande fortune et sa haute situa- tion sociale (il était fils du chancelier d'Orgemont et frère de l'évêque de Paris) aussi bien au-dessus des règlements capitulaires que des simples convenances. Il paj'a bien cher, peu de temps après, son orgueil. Compromis dans un complot, emprisonné, dépouillé de tous ses biens, jeté en prison à Meung-sur-Loire, il y mourut au bout de quelques mois, en 1416. Privée de son puissant protecteur, la belle Heaulmière, alors âgée de 41 ans, prit un jeune souteneur qui, après l'avoir durement exploitée, mourait vers 1426 (Tw/., 485). Elle avait alors 5 1 ans et ne fit plus, jusqu'à sa mort, que traîner une existence misérable. Villon inséra dans son Testament de 1461 l'inoubliable poème qu'il avait écrit à son sujet : il est quelque peu antérieur à 1456.

V. 453. — Advis m'est que foy regreter.

Advis m'est que les gens d'église...

J. Régnier, Les Fortunes et adversité:^. . ., sig. e v.

— regreter, au sens étymologique « pousser des regrets ».

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