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184 FRANÇOIS VILLON

V. 479. — Et ni'eust il fait les rains trayner.

« Et m'eùt-il traînée sur les reins. » Ce vers correspond aux vers sui- vants du Rovian de la Rose (t. III, p. 29, v. 14695) :

Ne ja tant ne m'eust malmenée, Ne batue ne traînée.

v. 481. — Que tous mes inaulx je n'oubliasse. Que mes maus en entroblioie Por le délit e por la joie.

Roman de la Rose (t. II, v. 1811-12, edit. L.) V. 482. — Le glouton, de mal entechiè . . . entechié ^= souillé.

Vous de mille maulx entechiez.

Martin Le Franc, Le Champion des Dames, fr. 12476, fol. 85<^. « Les vices dont les créatures estoient entechiees. » Chronique scandai., t. II, p. 70. — Dans le vers de Villon, il s'agit évidemment du mal moral et non du mal physique.

Mauves iert, onques ne vis pire

dit le Roman de la Rose (t. III, p. 29, v. 14686) que s'est rappelé Vil- lon. Aussi est-ce à tort que Jules Lemaître traduit « tout pourri de mala- die » (Impressions de théâtre, 3e série (Paris, 1889), p. 23) et J.-M. Ber- nard « Ce ruffian, ravagé par le vice » (François Villon, p. 136). Cette interprétation, erronée, à mon avis, a été partagée par quelques méde- cins. Cf. Le Pileur, Les maladies de Vénus dans l'œuvre de Fr. Villon (Paris, 19 10), p. 9.

V. 485. — ... J'en suis bien plus grasse!

correspond à la locution populaire contemporaine : « Cela me fait une belle jambe ! » L'expression employée par Villon se retrouve encore au xvii= siècle sous la plume de Molière :

Dites moi, mon honneur, en serez vous plus gras ?

(Sganarelle, vers 432.)

On peut rapprocher des vers de cet octave de Villon (477-484) le passage suivant, encore inédit : « Quant le chevalier du Papegau vit qu'il pot faire du tout a sa voulenté de la dame (la dame aux cheveux blons), sans contredit, il la preist par maltalent par les tresses a deux

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