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COMMENTAIRE ET NOTES I9I

issues, au pluriel ; ce qui n'est pas. — Mais que dire de Paul Lacroix qui reproduisant à part le ms. de l'Arsenal substitue à issue du ms. la leçon issues ; et cela, sans avertir aux Notes le lecteur de la fantaisie qu'il s'était permise! (Cf., ci-dessus, t. I, Bibliographie, p. 141, no i.)

— C'est iViimaine heaulté V issue ! Ce vers charmant, qui résume dans un rythme si mélancolique cette description de la femme dans sa beauté printanière et sa décrépitude inéluctable, rappelle — mais de bien loin — la même description et conclusion de Jean Le Fèvre, le traducteur deMatheoIus, sur le même sujet. Ct dernier nous rapporte comment il fut pris dans les lacs du mariage par la grande beauté de sa femme Perrette dont il nous décrit avec complaisance les charmes secrets dans une peinture réaliste fortement imitée de Jean de Meun. Il nous la montre ensuite flétrie par l'âge, victime de la loi commune. Jean Le Févre termine ainsi :

Le pis ot dur, et les mamelles Qui tant souloient estre belles, Furent souillies et noircies Comme bources de cuir froncies. Ainsi va d'umaine figure ! La beauté moult petit dure Car il ne puet estre autrement.

Le Livre de Leesce (édit. Van Hamel), à la suite des Lamentations de Matheoîus,t. II, p. 16, v. 499-505. — Villon connaissait ces deux poèmes ; on en aura plus loin la preuve manifeste (cf. le v. 1179 et la note).

V. 525-527. — Ainsi le bon temps regretons

Entre nous, povres vielles sottes. Assises bas a crouppetons...

Au siècle suivant, Ronsard, reprenant la même idée, dira :

Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regretant mon amour...

(édit. P. Blanchemin, t. I, p. 340, sonnet xlii). Mais ce ne doit pas être de Villon, pour lequel il professait un superbe dédain, que Ronsard a dû emprunter cette image, mais plutôt de Rabelais. « Pantagruel, écrit ce dernier, quant il passoit par les rues, les bonnes femmes disoient : C'est luy : a quoy il prenoit plaisir, comme Demosthenes, prince des orateurs grecs, faisoit, quand de luy dist une vieille acropie.

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