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192 FRANÇOIS VILLON

le monstrant au doigt : Cest cestuy là. » II, 10) (cf. mon volume Vil- lon et Rabelais, p. 127).

On peut rapprocher de ces regrets de la belle Heaulmière les plaintes suivantes qu'on relève dans un manuscrit du temps. La miniature repré- sente une bière ouverte et un squelette de femme dressé sur son séant et s'adressant à des femmes richement vêtues qui se tiennent autour d'elle :

Mirez vous cy dames et damoiselles, Mirez vous cy et regardés ma face. Helas pensez, se vous estes bien belles, Comment la Mort toute beauté efface !

Je fus jadis tant belle et tant plaisante

Que de beauté j'estoye l'exemplaire ;

Et ores suis tant laide et desplaisante.

Que plus desplais qu'oncques je ne peus plaire.

Las ! et que sont devenus Les beaulx cheveux de mon chef atourné ? De Torde terre estovent tous venus, Et en terre s'en est tout retourné !...

Cy s'ensuit le Miroir des Dames et Damoiselles, et l'exemple de tout le sexefemenin, fr. 147, fol. 5<:. — A rapprocher ces deux derniers vers des vers 847, 848 du Testament. — Sur ce ms. fr. 147, cf. le mémoire de M. Jean Bonnerot, dans les Mélanges offerts à M. Emile Châtelain (Paris, 1910, in-4o), p. 644-661. (A rapprocher les deux derniers vers des vers 846-847 du Testament.)

Balade (v. 553-560).

Après avoir exhalé ses plaintes et ses regrets, la belle Heaulmière, dans une ballade aux filles de joie, les engage à ne pas faire comme elle, mais à profiter de leur jeunesse « car vielles n'ont ne cours ne estre » pas plus que la monnaie qu'un édit royal vient de décrier.

V. 553. — Or y pense^, belle Gantière...

Dans un compte de l'Hôtel du roi, on trouve, sous l'année 1460, la mention suivante : « A Collette, la belle lingere, pour V'^Lii fleurs de liz par elle faictes audit linge (linge pour faire sacs a mestre le pain), et pour la façon de huit sachetz a mectre le pain et sel du Roy, et neuf grans

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