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COMMENTAIRE ET NOTES I97

La belle et bonne semble être une locution courante. Dans h Miroir des Dames, l'auteur, Philippe Bouton, faisant sans doute allusion à Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, l'appelle la « belle et bonne ». Cf. Piaget, Le Miroir aux Dames, Neufchatel, 1918, p. 9. Martin Le Franc, dans son Champion îles Davies, parle de

Dame paix, la belle et la bonne...

Fr. 841, fol. 6^^. — Autre exemple :

Car sur ma foi, la bonne et belle N'a pas le cueur tel comme l'oeil...

(Fr. 1719, fol. 50);

et ce reirain d'une chanson de Charles d'Orléans :

Dieu ! qu'il fait bon la regarder La gracieuse, bonne et belle.

C chanson VI, p. 28; de même, rondeau VI, p. 42; chanson xxxiv, p. 46, etc.). — « La belle et bonne. » Jardin de Plaisance (édit. fac- similé, fol. 77a ; 121'^), etc.

V. 564-565. — Enregistrer fay faict ces dis

Par mon clerc Freniin Vestourdis.

La plaisanterie n'a pas toujours été comprise : Antoine Champeaux a bien eu un timide scrupule ; il n'a pas toutefois osé prendre parti. « Écrit-il réellement sous sa dictée le Grand Testament » se demande-t-il en parlant de « Fremin », « ou n'est-ce qu'un personnage de fantai- sie ?» (Fra7/ro/j Villon, Paris, 1859, in-80, p. 574). M. H. de Vere Stacpoolé assure bien que Frémin est « amythical person ». F. Villon, and his times (Londres, 1916), p. 165 ; mais plus loin (p. 172), il néglige de renouveler sa déclaration, ce qui peut tromper un lecteur inattentif ou pressé. Mais pourquoi « i'estourdis » ? Pour deux raisons : l'une que le Frémin qu'il a imaginé de s'adjoindre comme clerc, était peut-être effectivement étourdi de nature ; l'autre, plus vraisemblable et plus fine, c'est que Villon, en prévision de critiques de négligences, d'erreurs tou- jours possibles et d'étourderies qu'on pourrait porter sur ses vers, prend les devants, et nous avertit que nos reproches, s'il en est, doivent s'adresser à son clerc Frémin, l'étourdi Frémin qui n'en peut mais, et pour cause. C'est d'ailleurs le procédé bien connu des auteurs qui rejettent les fautes qu'ils ont commises sur leurs imprimeurs, comme le relèvera plus tard Érasme : « Quod certe aut typographorum errore

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