COMMENTAIRE ET NOTES 201
V. 590. — Assavoir mon se ces fillettes...
= << c'est à savoir ». « La première demande fut assavoir mon se les âmes des saints... « Grandes Chroniques de France (édit. P. Paris), t. V, p. 352.
V. 591. — OtCen paroUes toute jour tien...
= « avec qui Je fais tout le jour la conversation ». — « Et tous les tendray en parollcs. » Christine de Pisan, Le Livre des IIL Vertus, fr. 452, fol. 75 vo. « Longuement tint le duc Bertran en parolles, et bien apperceut a ses parolles que en luy estoit grant hardement. » Les Faiti et hystoires du bon chevalier Bertran du Guesclin, n. acq. fr. 10402, fol. 26, etc.
— toute jour ; c'est une locution formée par analogie, semble-t-il, avec toute nuit, et dont l'emploi remonte aux origines de la langue :
Por un sol lièvre vait tote jorn cornant. Chanson de Roland, v. 1700.
Qu'el la vient toute jour voeir. Roman de la Rose, t. III, v. 10215, édit. L.
Qui songe toute jor la corde.
Ibid., t. II, p. 285, v. 10261, édit. Méon.
« Et furent toute jour a conseil. » Maupoint, Journal, p. 74, § 123, etc.
LI. — Elles eurent d'abord un seul ami pour éteindre les flammes d'« Amours » dont elles étaient consumées.
V- 593 • — Honnestes ? si furent vraienient.
Villon ne plaisante pas en parlant ainsi, mais exprime l'opinion qui prévalait au moyen âge où l'adultère (dans le sens où l'entend le décré- tiste Gratien ; cf. la note du vers 601 du huitain suivant), lorsqu'il était limité à une personne, n'entachait nullement la réputation de celles qui le commettaient. Voyez la châtelaine de Vergi et tant d'autres (de même la note aux vers 73-80 du Lais, et 1650; 1361 du Test.). Dans la Châtelaine de Coiici, l'auteur accorde toute sa sympathie aux amants « loyaux » sans se préoccuper du mari (cf. Romania, t. VIII (1879), p. 345-346). Christine de Pisan, elle-même, parlant des femmes qui ont été « loyalles en la vie amoureuse », cite la Dame du Fayel, la chà-
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