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��FRANÇOIS VILLON

��tages près de Paris. » Journal d'un bourgeois de Paris, p. 87 ; de même, p. 100.

V. 583. — Franc homme, si Dieu me sequenre.

Franc homme a ici le double sens d' « homme libre » non engagé dans les liens du mariage ou de religion, et d'« homme loyal » dont la fran- chise est opposée au « barat » de vers 574.

Nul n'aime autruy fon tant que proufit a ; N'est pas amour, c'est marchié, quoy qu'on die. Quant l'espérance du proufit est faillie, L'amour dechiet, car il n'est pas estable. Barat sy règne, car pou sont charitable, Loyaulté dort, sv comme elle souloit... Deschamps (bal. XXXI, attribuée à), t. IX, p. XL, v. 21-26.

— si Dieu nie sequeure, locution de style « si Dieu m'aide ». — « Se Dieus me sequeure » Machaut, Le Dit du Lyon (édit. Kœpffner), t. II, p. 183, V. 694; Id. fr. 843, fol. 8i'^. Cf. Du Canges.v. stupare. — Les trois derniers vers (582-584) sont à rapprocher, quant à la coupe, de ceux de Nature (du Roman de la Rose) parlant de « quiconques tent a gentil- lece » :

Tex homs doit avoir los et pris.

Sans estre blasmé ne repris

Et de gentillece le non

Doit recevoir, li autre, non 1

(T. III, p. 203, V. 18892-95).

Dans ces deux huitains (xlviii-xlix) Villon a confié à un interlocu- teur imaginaire la défense de l'amour vrai et honnête ; dans les huitains suivants, il prendra à son propre compte la défense de l'autre amour : de même Guillaume de Lorris n'avait loué que l'amour loyal et réprouvé les faux amants : au contraire, Jean de Meun soutient la thèse opposée, déclarant « qu'ils sont seuls avisés », les autres des « niais » (G. Paris, La Litt. fr. au moyen âge (1888), p. 164, no 1 1 3). Villon expose les deux théories, mais on sent que la dernière a ses préférences.

��L. — Ce raisonnement, poursuit Villon, en vertu duquel on doit aimer en lieu de bien ne saurait en rien me satisfaire. Mais ces fillettes amoureuses n'ont-elles pas, à leur heure, été hon- nêtes ?

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