208 FRANÇOIS VILLON
regrectz et de parfons souspirs... » René d'Anjou, Le Mortifiement de vaine plaisance, fr. 960, fol. 16 r° et V. — La leçon de / ; Pour mig plaisir mille doulours se rencontre également dans Le grand blason des faiilses amours de Guillaume Alexis, et ailleurs.
Car on chante en maint noble liostel :
« De chiens, d'oiseaulx, d'armes, d'amours,
Pour ung plaisir mille doulours. »
Le Temple de Mars composé par Molinet, fr. lyiyjfol. 72 v" ; fr. 1642, fol. 457. — « Pour ung plaisir mile doiours » fr. 2375, fol. 131, etc. — A notre point de vue moderne, la leçon Pour un plaisir mille douleurs semble plus satisfaisante : en effet, le plaisir est bien l'opposé de la douleur, tandis que l'opposé de la joie est la tristesse ; enfin cette leçon sonne plus agréablement à l'oreille; mais rien ne prouve qu'il en ait été de même au xve siècle. C'est également l'opinion de M. Poulet qui s'est toutefois décidé pour la leçon de / (Romania, t. XLIII (1914), p. 514, n. 2).
Courtes joies, longues douleurs
lit-on dans Le Débat du Fiel et du Jeune, fr. 1 661. fol. 106 v" ; toutes variantes d'une même idée qui se rattache à ces vers de Guillaume de Lorris, parlant des maux que cause l'amour :
La poine en est desmesuree E la joie a corte durée (T. II, p. 153, V. 3051-52, e'dit. Z,.) ; et qui trouvent comme un écho dans la célèbre romance de Florian, mise en musique par Martini :
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment; Chagrin d'amour dure toute la vie.
[Double ballade], v. 625 et suiv. Dans la double ballade (cette men- tion manque dans les mss.) qui suit, Villon développe, avec exemples à l'appui, que
Folles amours font l&s gens bestes, et conclut :
Bienheureux est qui riens n'y a !
V. 630-631. — Salmon en ydolatria
Samson en perdit ses luncttes..é
L'exemple de Salomon et de Samson avait déjà été cité par la Vieille du Roman de la Rose. Cf. mon vol. Villon et Rabelais, p. 60, 61.
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