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^12 FRANÇOIS VILLON

prochement. Dans son Liher insularum Archipdagi, Cristoforo Buon- delmonti parlant de l'île de Crète, cite une ville qu'il appelle « Sarando- polis ». (Édit. Louis de Sinuer. Leipzig et Paris, 1824, in-S", p. 68). Par contre, aux Notes, on lit la mention suivante : Sarandopolis, jirhs haec nusquam occurrit (p. 159). «Sarandopolis » par métathèse donne « Sardanopolis » qui, au premier abord, fournit un indice intéressant qui d'ailleurs ne persiste pas, car, dans la version grecque publiée d'après le ms. du Sérail par Emile Legrand, on lit ïlapîo'no}.;; (p. 21, et, traduc- tion française, p. 177), et « Serapolis » dans le ms. de la Laurentienne reproduit par le même savant : Description des îles de l'Archipel, version orecque par un anonyme (Paris, 1897, in-8'^). Il est vrai que Legrand n'a pu donner son commentaire explicatif et rectificatif, et qu'il reproduit ce texte, comme il le dit, avec « ses erreurs les plus grossières. » (p. xxxvii). Dans un curieux ms. du xvie siècle, intitulé Lignée </V Saturne figurent, dans le frontispice symbolique, au centre, le person- nage de Saturne et, à gauche de ce dernier, un roi couronné, portant un fuseau fixé à sa ceinture, et, dans une banderole qui se détache au- dessus de sa tête, se lit le nom de Sardanapale. La seconde phrase du premier chapitre (après la dédicace) est ainsi conçue : « Saturne usurpa le royaulme de Crète...» (fol. 2). Plus loin : « Pour ce que Saturne fut premièrement roy de Crethe... »(fol. 2, 7, etc.). On pourrait supposer que la suite du texte va expliquer la présence de ce Sardanapale ; il n'en est rien. Il symbolise la France, car une banderole partant du « gip- pon » de Sardanapale porte ce nom : France, et veut évidemment montrer que la vie efféminée mène aux pires catastrophes, témoin le sei<^neur Ludovic [le More] représenté à droite tout au bas de la roue de Fortune, indépendamment des autres personnages dénommés dans cette peinture assez grossière mais intéressante, et dont Maulde ne parle pas dans son Histoire de Louis XII de Jean d'Auton (4 vol. in-80, Soc. de l'Hist. de France). — Trois correspondants des Notes and Queries (X= série, t. VII, p. 55, juillet 1907) ont adressé à cette Revue une communication qui conclut à l'identification de Sardana avec « Sarda- napale », sans apporter d'ailleurs aucun fait nouveau, ni aucun éclair- cissement à la question. Il en est de même de la Dissertation sur Sar- danapale du président Bouhier (n. acq. fr. 121 1, fol. 105-121 v"). Il est inadmissible, toutefois, que Villon qui parle autre part du roi « Sarda- napalus » (Poés. div. V, 32) l'ait confondu avec Sardana « le preux che- valier ». Celui-ci doit être le protagoniste d'un roman de chevalerie détruit ou perdu, et qui, à la suite d'aventures merveilleuses, conquit le V règne de Crêtes ». La similitude de son nom avec celui du roi de

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