Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/25

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COMMENTAIRE ET NOTES I3

G. Paris a cru devoir corriger par ces presens îaii, sans raison plau- sible, semble-t-il. Ce présent lais est en conformité avec le titre du poème : Le Lais François Villon (A). — A rapproclier des huitains II- VIII du Lais les vers 2355 a 2428 de VEspinette amoureuse de Froissart, composée en 1361 (édit. A. Scheler, t. I, p. 156-158).

IX. — Villon débute par l'invocation religieuse d'usage dans les testaments, et sa première pensée est pour son « plus que père » maître Guillaume de Villon auquel il laisse, comme un fastueux chevalier, lui, le pauvre diable sans sou ni maille, ses « tentes » et son « pavillon » ; sans doute en reconnaissance de l'hospitalité que lui avait offerte son bienfaiteur en son hôtel de la Porte Rouge.

V. 67-68. — Et de sa glorieuse viere

Par qui grâce riens ne périt.

Par qui grâce, par la grâce de laquelle, ciijus gratia.

Dame, très saincte pucelle En qui flans Dieu fut planté.

Le Chasiel périlleux, fr. 1033, fol. 64 vo.

Et du benoist saint Esperit En qui garde rien ne périt.

La Coniplaincte des bons François, traduction de Robinet sur le latin de Robert Blondel ; lat. 13839, fol. 26 \°. — Villon n'ignorait sans doute pas ce poème patriotique qui parut en 1420, et la traduction de Robinet, publiée peu de temps après. Il est dédié par son auteur au Dauphin (le futur Charles VII) ; et il y a tout lieu de croire que l'origi- nal et la traduction étaient connus dans le milieu loyaliste et lettré de Saint-Benoît le Bientourné.

V. 69. — De par Dieu, locution affirmative. Cf. Hist. litt. de la France, t. XXVII, p. 185.

V. 72. — Mes tentes et mon pavillon.

Outre « mon bruit », dit Villon, je lui laisse « Mes tentes et mon pavillon ». Ces deux mots, dans les textes du temps, votit toujours ensemble et constituent une locution courante. Cf. Chronique de Primat (Recueil des Hist. des Gaules, X. XXIII), p. 78; Jean Maupoint, Journal, p. III, 112, etc.. Chronique scandaleuse, t. I, p. 105; Commynes (édit.

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