COMMENTAIRE ET NOTES 239
est la reproduction du v. 1828 du Test.). Même vers dans le Roman Je la Rose, t. III, p. 7, V. 14 164. — Sur ces répétitions qu'on remarque dans les anciens poèmes, cf. une note de P. Meyer, dans son édition de Guillaume le Maréchal, t. III, p. cxxxii.
V. 808. — Oiicqucs graut cbaiilt n'eurent aux Jesses.
Leçon de C. — Ce vers est une adaptation ultra-facétieuse du pas- sage suivant de ri;/î/c/(/<if/z;/w/d'Honorius : — Discipulus : « Quam poe- nam habebant isti ? — Magisler : « Quasdara tenebras tantum, unde et dicitur: Habitant ibus in regione uinbrae inortis lux or ta est eis... » (Isai. IX, 2). Elucidarium, lib. III, col. 1161; et, dans la version française : « — Maistre, les anciens pères souffrirent ilz mille peine ? — Mou enfant, non, mais en temps que eulx estoient détenus en ténèbres, et qu'ilz ne pouvoient veoir Dieu. » Le Lucidiaire, fr. 25548, fol. 211 \°.
LXXII. — Villon suppose un interlocuteur qui lui demande à quel titre il soutient cette thèse, lui qui n'est pas maître en théologie. « C'est, répond Villon, en m'appuyant sur la para- bole du Ladre et du mauvais riche. »
V. 809-812. — Oui me dirait : « Qui te fait mètre Si très avant ceste parolle. Qui nés en théologie maistre ? A toy est presumpcion folle.
Telle est la leçon de Marot que La Monnoye,Prompsault et Longnon (fe édit.) ont suivie en dépit de l'unanimité des mss. qui donnent au pluriel les vers 809, 811 et 812. Dans ce cas théologie ne compterait que pour trois syllabes, ce qui est extrêmement douteux. Le mot « théologie » compte quatre ou cinq syllabes ad libitum, selon que l'on fait la synérèse ou la diérèse, mais en comptant toujours pour deux syllabes la finale -'lê. On pourrait donc laisser, en s'en tenant aux mss., les vers 809 et 912 au pluriel, et mettre le vers 811 au singulier, mêlant ainsi le tutoiement au voussoiement, suivant une habitude très commune au moyen âge (voir précédemment la note aux vers 149-150 du Test.). Je n'aurais pas hésité à le faire comme dans le dialogue de Dyomède et d'Alexandre, si ce n'était une sorte de principe constaté chez Villon que, chaque fois qu'il se met en scène ou qu'il se fait interpeller, il emploie toujours le tutoiement :
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