Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/27

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COMMENTAIRE ET NOTES I5

meut faire ung brouet. Sy lui donna a mengier en disant : « Dame, vous avez le cueur de votre amy plus près de vous que ne cuidiés, car il est dans votre ventre et le avés mengié.» La dame respondy : « Sire, se il est ainsy, oncques plus precieulx morseau ne mengay ja piecha, ne jamais plus morseau ne mengeray. » Si que bien peu de jours après la dame rendit l'ame. » Fr. 24393, ^^^- 5 ^■'^•

V. 79. — Elle m'a ce mal pourchassié...

Pourchassier, procurer, donner. 0. Mes nouviaux variez vint trenchier devant moy, et pourchassa de la viande a l'enfant. » Joinville, Vie de S.Louis {édit. N. de Wailly), p. 145. «Je oserai autant pourchacier vostre deshonneur comme vous ferez la moie ; et pourchasseray a mon pooir. » G. de Machaut, La prise iV Alexandrie (édit. L. de Mas-Latrie, pour la Soc. de l'Orient latin, Genève, 1877), p. 229. — « Jehan de Saintré qui veoit et connoist les grans biens et honneurs que Madame luy fait et luy pourchasse. » N. acq. fr. 10057, fol. 43.

XI. — Villon laisse à Ythier Marchant ou à Jean le Cornu son « branc » qui est détenu en gage, pourvu toutefois qu'ils le rachètent.

V. 81-82. — Item, a maistre Ythier Marchant, Auquel je me sens très tenu.

Ythier Marchant était le fils d'un riche conseiller au Parlement. Il était du même âge que Villon et l'avait sans doute obligé. Aussi le poète lui laisse-t-il son « branc d'acier trenchant », expression qui revient fréquemment dans les textes : « Tantost après Désir lui fenist ung branc d'acier tranchant. » Complainte de René, dans Keller, Rom- vart (Beitràge zur Kunde mittelalterlicher Dichtung aus italienischen Bibliotheken), Paris, 1844, in-S", p. 402. « Et te montrerai ou branc d'achier que je suis, au mien espoir, aussi bon chevalier comme ti es. » Roman de Merlin, dans Du Gange, s. v. hranca i . — Etre très tenu à quel- qu'un, c'est avoir des obligations envers lui (cf. Test., v. 173 1).

Car ung mien amy acquis Et requis.

Auquel je suis moult tenu, M'a d'une chose requis Et fort qui s...

Le débat de Félicité, par Charles Soillot, secrétaire du comte de Chu-

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