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Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/283

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COMMENTAIRE ET NOTES 27 1

Et saichent bien li grant et li menour.

Chansons de Conoii de Béthune (édit. Axel Wallenskôld, Helsingfors, 1891, in-8"), p. 225, IV, 2. — Le comparatif « nienor » a ici le sens du positif « petit » :

Or faites pais, li grant et li menour.

Buenes d'Hanstone, fr. 12548, fol. 79.

Seigneur, or escoutez, li grant et li mener.

Cf. Du Cange s. v. menoruîus ; de même fr. 1555, fol. 134. — Le vers de Villon a un écho dans le vers suivant d'Éloi d'Amerval :

Haro le grant et le petit !

La Grant Deablerie, liv. II, chap. 102.

V- 955- — Et qu'est et cy ? Mourray sans coup ferir ?

K Et qu'est ce cy ? vous ne faictes que penser. » Saintré, n. acq. fr. 10057, fol. 161 v».

V. 950-955. — Les six premiers vers du second huitain donnent en acrostiche Marthe. Le sens du huitain semble être celui-ci : « Il m'aurait mieux valu avoir été chercher secours ailleurs (auprès de cette Marthe, nommée dans l'acrostiche) : mon honneur était d'agir ainsi ; tout le reste m'eût été bien indifférent ! Maintenant, il est trop tard ; c'est à mon déshonneur qu'il faut que je me « trotte » (que je m'éloigne) en fuyant. Tous à mon aide ! petits et grands ! Et quoi ? mourrai-je sans me venger, ou Pitié veut-elle secourir un pauvre amant, loin d'augmenter sa peine ?» — Le nom de Marthe donné en acrostiche, indique sans hésitation la jeune femme auprès de laquelle le poète regrette de n'avoir pas été chercher secours. L'acrostiche, en effet, était au moyen âge le moyen employé pour signer son nom ou désigner discrètement les personnes auxquelles on voulait montrer de la sympa- thie ou qu'on désirait honorer. C'est ainsi que dans la ballade pour Robert d'Estouteville {Test. 1378 et suiv.), Villon, sous le voile de l'acrostiche, célébrera l'épouse du prévôt de Paris ; indépendamment des pièces où Villon se nomme sous cette forme (cf. l'Index). Des- champs avait fait de même (cf. Œuvres, t. XI, p. 137). Au xiiie siècle, Adenet le Roi dans son roman de Cleomadès avait dissimulé sous un acrostiche le nom de ses deux collaboratrices, la royne de France Marie ; Madame Blanche. Cf. Achille Jubinal, Un acrostiche histo-

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