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272 FRANÇOIS VILLON

riqtie dti XIII^ siècle (Paris, 1875, in-80) ; tirage à part de 8 ff., extrait du t. III des Œuvres de Rutebeiif.

V. 958 et suiv. — Una- temps vernira qui fera dessechier, Jaunir, flestrir vostre espanye fleur...

Ce lieu commua depuis la Bible jusqu'à nos jours a été traité et repris. On sait combien la Pléiade, et particulièrement Ronsard au xvie s., avec un un art très personnel et dans une note sentimentale et gracieuse, l'a employé (cf. la note du vers 963 ci-après). Au xviie siècle, Bossuet emprunte à la gravité des Écritures, dans V Oraison funèbre de Henrietle-Anne d'Angleterre le passage si connu : « Madame a passé du matin au soir, ainsi que l'herbe des champs. Le matin, elle florissoit, avec quelles grâces, vous le savez ; le soir, nous la vismes sechée » (Psalm., Cil, 15). Au xix* siècle, Béranger, avec une mélan- colie empreinte de sensualisme bourgeois, exprimait une idée analogue dans La bonne vieille :

Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse. Vous vieillirez ! et je ne serai plus.

N. acq. fr. 4560 (chanson autographe), p. 104. — René d'Anjou a voulu se mesurer, comme Bossuet, avec le texte biblique : la comparai- son est désastreuse pour le roi-poète. « Or quant aux vertus du corps comme belle stature, vigueur, beaulté, subtilité et éloquence, cella est au jour d'uy fleur soef odorant, et demain, par avanture, sera fain pourry et trespuant. » Le Mortifienient de vaine plaisance, fr. 960, fol. II. — A noter le nom de Villon en acrostiche au troisième huitain.

V. 960. — Je ni en risse, se tant peusse maschier Lors...

= « Je m'en rirais si tant est que je pusse feindre alors. » Maschier a ici le sens de » dissimuler, feindre ».

N'estes mie si angoisseus

Com vous maschiez le dolereus.

= « Vous n'êtes pas si angoissé que vous feignez d'être malheureux. » Fr. 7218, fol. 250 vo.

Bien soit la honte seue, je nel vous quiers maschier.

= « Que la honte soit bien sienne, je ne cherche pas à vous le dis- simuler » (Ibid., fol. 339-'). Jubinal a publié la pièce où se trouve ce

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