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COMMENTAIRE ET NOTES 279

V. ICX38-9. — Combioi se cotilpe y n a Vaine, Dieu luy pardonne donlcetnent !

= « Au cas où la souillure du péché aurait fait perdre l'état de grâce à son âme, que Dieu lui pardonne doucement ! » Cf., plus loin, la note au vers 1743.

V. 1012. — Luy changay a une jument.

Telle est la leçon de C qu'a fort justement suivie La Monnoye. A donne un vers refait. Longnon et ceux qui l'ont suivi ont cru devoir corriger la leçon de C par : Luy changeray une jument. — Changer à répond ici à « changer contre, donner en échange de », comme plus loin, aux vers 1105-1106, changer à = changer contre, troquer. — La forme changay, au passé défini, montre que \'illon n'a pas attendu de fiiire son Testament, pour procéder aux changements qu'il mentionne

��LXXXVIH. — A sire Denis Hesselin, élu de Paris, Villon donne quatorze muids de vin d'Aunis, pris chez Turgis, le tavernier de la Pomme de Pin : legs illusoire, que le poète fait suivre d'une réflexion morale.

V. 1015. — Hesselin, esleu de Paris.

Le nom de sire Denis Hesselin, plus ou moins défiguré dans les mss., est exactement donné dans l'incunable Ye 247. Paris : peril:^ : péris : harili. La rime est d'autant plus riche qu'on prononçait alors Paris, Péri. « Mon merv est a la porte de Péris ou il se faict peier. » G. Tory, Champjicnry (1529, fol. 35 vo). « Telle manière de parler, ajoute Tory, vient d'acoustumance de jeunesse. » Ibid. Les consonnes finales des autres mots à la rime ne se prononçaient pas (barili = béri) :

Considérés les grans péris.

Ou il fut en la fin péris.

G. de Machaut, Le Jugement du roy de Navarre, t. I, p. 252, v. 333- 34 (Soc. des anc. Textes franc.).

y. 1017. — Prins sur Turgis a mes périls.

— a vies périls : on dit aujourd'hui « a mes risques et périls. » — « Se en la chambre avoit aucune chose perdue, ce seroit au péril de

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