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280 FRANÇOIS VILLON

l’oste. Si comme dit est dessus, puisque la clef demeure en la charge de l’oste ou de ses gens, a lui en est le péril. » Jehan Bouiillier, Somme rural, fr. 21010, fol. 104’!, chap. 145. — Il s’agit sans doute d’une écorniflerie de Villon, et dont on retrouve la trace dans La première Repue qui se passe justement au Cabaret de la Pomme de Pin. Cf. La manière d’avoir du vin, dans Jannet, à la suite des Poésies de Villon, p. 192. — (Plus loin, et dans le même sens, Villon emploiera de nou- veau l’expression : a mes péril-. (Test., 1520).

V. 1021. — Vin pert mainte bonne maison.

K [La tierce langue] destruict mainte bonne maison. » Masselin, Journal des Etats généraux (1484) (édit. Bernier, 1835, in-40), p. 259.

De boire vin ne vient que pauvreté.

Fr. 2375, fol. 184. — Ce n’est pas que Denis Hessclin, riche propriétaire, appartenant à une famille de financiers et élu sur le fait des Aides au moment où écrivait Villon, n’ait eu, en dépit de son faible pour le bon vin, une carrière particulièrement brillante : aussi Villon, plus jeune que lui de cinq ans, se contente-t-il de lui donner un conseil, sous la forme adoucie d’un proverbe. Villon avait bien d’autres exemples en l’esprit, et peut-être se rappelait-il la fin tragique de Guillaume de Flavy, le misérable qui avait trahi Jeanne d’Arc devant Compiègne, et l’avait livrée aux Bourguignons. Ce Flavy, qui avait dépassé la cinquantaine, avait épousé une toute jeune femme, une certaine comtesse d’Acy, Blanche d’Ourebrec qu’il « tractoit doulcement » et qui néanmoins, peut-être même à cause de cela, l’étouffa avec un coussin, pendant son sommeil, de connivence avec un complice qui avait frappé le mari d’un coup de couteau à la gorge. « Elle estoit, dit l’avocat (31 juillet 1449), fort sur sa bouche, et mesmement au regart du boire ; et souvent, elle estant a table, quant avoit bien bu, elle retenoit du vin en sa bouche, et le gectoit es visages de ceulx qui estoient presens, et après aloit pisser comme un homme contre ung mur, toute debout, sans aucune vergogne. » Chronique de Mathieu d’Escouchy (édit. Beau- court), t. III, p. 348. Lorsque les serviteurs, attirés par le bruit, entrèrent dans la chambre, ils trouvèrent leur maîtresse « Blanche, aiant son cul assis sur le visage de Guillaume de Flavy, et sa robe entortillée entour le corps de Guillaume de Flavy. » Ihid., p. 553. Le proverbe avait trouvé là encore, une confirmation éclatante :

Vin pert mainte bonne maison !

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