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284 FRANÇOIS VILLON

plaques, c'est-à-dire une somme insignifiante. Mais, continue Villon, s'il s'avise d'aller boire sans moi à la Pomme de Pin, soit qu'il s'y installe ou ne fasse qu'y passer, puisse-t-il vendre ses houseaux — si peu que la chose lui plaise — et s'y rendre sans chausses, et en chaussons de cuir.

V. 1038- 1045. — Le sens du huitain est rendu très obscur par suite d'allusions qui nous échappent. Déjà, dans le Lais (v. 146), Villon lui avait laissé VAhruvouër Popin, à cause, sans doute, de la soif inextin- guible qui le dévorait.

V. 1039. — •••'^ Grant Godet de Grève.

C'était une taverne située sur la place de Grève, et ainsi nommée pour la distinguer du Grant Godet de la rue de la Cossonnerie, men- tionné dans le Mariage des Quatre Fil^ Hemon.

V. 1040. — Pourveu qu il paiera quatre plaques...

Sur cette monnaie flamande qui courait à Paris en 1425, on la « cria » le 12 décembre à « viii doubles qui avaient été prins pour neuf doubles. » (Cf. les notes dans le Journal d'un bourgeois de Paris, p. 206, n. I et 2.) Leur valeur ne fît que décroître, et Jean Chartier écrivait, dix ans après : « En ce mesme an (1435), le samedi desrenier décembre, fut cryee la monnoye du roy, et furent descriees les placques qui estoient de huit doubles et mises a huit deniers parisis. » Chronique de Charles Vil (édit. Vallet de Viriville), t. I, p. 219, chap. 115. — Mes- chinot, à la fin du xve siècle, écrivait un vers que n'aurait pas désavoué Villon: << Des biens mondains n'ay vaillant une plaque. » Fr. 24314, fol. 12. Mais chez Villon, il y a, en plus, une plaisanterie dans le goût de celles qu'il affectionnait. On lit, en effet, dans les Equivoques sur les vionnoies, ce vers :

Placques voit on sur gambes fort rongneuses

(fr. 2575, fol. 151 vo), qui explique l'intention contenue dans les vers 1041 ; 1042, par suite de l'association des idées.

V. 1042. — Ce dont on cuevre mol et grève.

C'est-à-dire le bas de chausses (cf. Léon de Laborde, Glossaire fr. du moyen âge, Paris, 1872, in-8°, p. 210).

mol et grève, = « le mollet et le devant de la jambe >^.

Sur l'étvmologie du mot grève, cf. A. Thomas dans la Romania,

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