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COMMENTAIRE ET NOTES I9

Saint Amand — Le Cheval Blanc avec la Mule — Et VAsne Royé qui recule — Et a Biaru mon diamant. » Une incise absolument semblable se retrouve au début de la ballade pour Robert d'Estouteville (Test. 1378-1 381). Cf. à l'appui de cette opinion la note et les exemples topiques cités (à la fin) au vers 1380 du Test., de même la note au vers 1574 de ce poème. On retrouve une disposition analogue dans la seconde partie de ce huitain XII, où le vers 94 est en apposition à « décret » du vers précédent : « Et le décret ODinis utriusqiie sexus qui articule contre la Carmelistc bulle, je le laisse aux curés, etc. »

V. 93-94. — Et le décret qui articule Omnis utriusque sexus.

— Et le décret = « Quant au décret. . . » Cf. Décrétâtes Gre^orti IX (Lyon, 1624, in-fol.), lib. V, tit. 38, cap. 12, col. 1871. — Le canon du concile de Latran (12 15) Omnis utriusque sexus ordonnait à tous les chrétiens de se confesser, au moins une fois l'an, au curé de leur paroisse. « En 1409, écrit l'abbé Prompsault, les religieux mendiants obtinrent de Nicolas V une bulle datée de Pise, 20 octobre, qui leur donnait le pouvoir de confesser au préjudice des curés... L'Université se leva contre, tint plusieurs assemblées dans l'une desquelles les Men- diants furent exclus de son sein. Les évêques de France se joignirent à elle. Des députés furent envoyés à Rome, et en rapportèrent une bulle de Calixte III qui révoquait celle de Nicolas V. Cette affaire était à peine terminée, ou même ne l'était pas encore, quand Villon composait son Petit Testament. Témoin du zèle chaleureux des curés de Paris, il leur lègue le canon Omnis utriusque sexus pour le remettre en vigueur. » C'est sur l'autorité de ce même canon que s'appuiera Jean de Pouilli, allégué au Testament (huit. CVIII), en contestant au pape et à Dieu lui- même le pouvoir de dispenser de cette loi tant qu'elle ne sera pas abro- gée. Dans une traduction anonyme française du xv^ s. de VElucudarium d'Honoriusd'Autun(xiies.), l'auteur, qui devait être un régulier, insère dans cette sorte de catéchisme une question qui passionnait alors les esprits. Dans ce dialogue entre le Maistre et le Disciple, se trouve le passage suivant : « Maistre, se peut l'en confesser a autre prestre qu'a son curé ? — Mon enfant, l'en se doit et peut confesser a ceulx qui ont le pouvoir du pape ou le pouvoir aux prelatz ; car l'en ne commet pas tel povoir fors a discrète personne comme a graves clercs qui entendent a estudier, comme frères prescheurs et frères mineurs ; et, en moult de cas, l'en ne se doit pas confesser a son curé comme qui le saroit prouva- blement fraisle au péché de quoy l'en sa a confesser ou qui se doubte-

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