Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/30

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Blarru, Petrus de Blarrorivo. (Sur ce dernier, cf. Camille Couderc, Œuvres inédites de Pierre de Blarru et documents sur sa famille, Besançon, 1900, in-80, 1-29, extrait du Bibliographe moderne, 1900, no 2.)

— mon dyamant. Un diamant comme ceux que les chevaliers, vainqueurs dans les tournois, recevaient des dames ; ou ceux dont les chevaliers avaient déjà été gratifiés par ces dernières. Saintré étant sorti vainqueur dans sa joute avec le seigneur de Loysselench « Ma dame luy envoya ung très riche dyamant de cinq cens francs. » Chap. Ln’, p. 160 de l’édit. Guichard (Paris, 1843) O’^' l’o^^ trouvera les plus grands détails, et de première main, sur ce sujet (p. 159-168).

v. 92. — Et l'Asne Royé qui recule.

Il y a dans ce vers une allusion à un fait particulier que nous ignorons, mais sans doute aussi une équivoque obscène, si on le rapproche du passage suivant :

Sans selle ou bast, a tout le frain,
Avecques mon borgne poulain
L’aultrier chevauchoie une mule
Qui va mieulx quant elle recuUe
Que quant elle avance la main.

Schwob, Le Parnasse satyrique, p. 66. — Le 1er vers semble bien être une parodie de ces deux vers du Joli buisson de jonece de Froissart ;

Sans selle, sans frain et sans bride.
Par le monde chevauche et ride.

Poésies, t. II, p. 51, V. 1058-59. — Entre autres immeubles possédés par Jacques Cardon, hoir de Villon (L 123 ; T 1776), figurait la maison de l'Asne Royé, rue Michel-le-Comte,à Paris. Cette enseigne était fréquente. Il en est cité une dans le Mariaige des IIIl filz Hemon. — A première vue, en faisant abstraction de la ponctuation, il semble que le sens ne fasse pas de doute, et qu’il faille entendre : « Je laisse à Blaru mon diamant Et l'Asne Royé. » On s’explique assez mal qu’au changeur Blaru à qui Villon laisse son diamant, il y ajoute l'Asne Royè, et l’on met ce dernier legs sur le compte d’une allusion qui nous échappe. Mais il ne saurait en être ainsi ; car au huitain LXXXVII du Testament, on retrouve le Cheval Blanc, la Mule et l'Asne Rouge, autre nom de l'Asne Royé, le zèbre. Cette constatation permet de conclure qu’il convient déconsidérer le vers 91 comme un aparté, ou mieux comme une incise, et de lire ainsi la première partie du huitain : « Item, je laisse à