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314 FRANÇOIS VILLON

les Mendiants et dans laquelle Guillaume de Saint-Amour, défenseur de l'Université et du clergé séculier, avait montré une résistance invincible autant qu'admirable qui lui avait valu les vives sympathies de Ruste" beuf (cf. particulièrement Le di\ de mestrc G. de Si Autour ; et la Com- plainte mestre G. de S.A.,^». 78 et suiv., et les vers magnifiques de Jean de Meun). Jean de Pouilli, après une opposition méritoire, avait dû céder et consentir à faire une abjuration publique. Villon nrend posi- tion contre Jean de Pouilli, et qualifie de honteuse sa i-étractation. Pour apprécier si durement la conduite de J. de Pouilli, Villon pensait sans doute à celle qu'avait tenue, au xiiie siècle, Guillaume de Saint- Amour ; mais tout en exprimant son opinion personnelle, il reflète certainement et surtout celle de la communauté de Saint-Benoît-le- Bientourné et de Guillaume de Villon, prêtre sécuHer et gallican con- vaincu, pour qui la question avait un intérêt particulier. Toute la biblio- graphie relative à l'affaire de Jean de Pouilli se trouve dans le Chartii- lariiim Universitatis parisiensis àe. Denifle-Chatelain, tome IV, p. 166, n° 1868; p. 174, n° 1880; p. 674, no 2620; p. 684, n° 2636 ; Hauréau en a donné un résumé substantiel dans son Hist. de la Philosophie sco- lastiqne, part. II, t. II, p. 278 ; mais l'étude d'ensemble du personnage se trouve dans un mémoire très documenté de Noël Valois où, chose singulière, il ne fait pas la moindre allusion au passage de Villon. Cf. Hist. litt. de la France, t. XXXIV (1914), p. 220-281 : voici la conclu- sion de cette étude : « Esprit fécond, théologien délié, philosophe rompu à toutes les discussions de l'école, moraliste prudent, canoniste attaché peut-être plus à la lettre qu'à l'esprit des canons comme il res- sort de son jugement sur le cas des Templiers et de son interprétation de la constitution Omnis iitriusque sexus, sorboniste avant tout dévoué à la défense des droits du clergé séculier, mais gardant, au milieu de sa lutte contre les Ordres Mendiants une certaine mesure et surtout une entière soumission au Saint-Siège, Jean de Pouilli méritait mieux que la réputation qu'il a longtemps laissée, car il n'est guère cité que comme auteur de la thèse excessive qu'il fut amené à rétracter lui-même ; et c'est sans doute à ce titre qu'il dut de figurer parmi les grands hommes représentés sur les vitraux de l'ancienne Sorbonne.» (p. 281). — Le portrait de Jean de Pouilli figurait en effet sur le vitrail des fenêtres de la bibliothèque de Sorbonne, comme le mentionne Héméré, lat. 5493, fol. 98 v°. Le lat. 15371 porte Vex-libris suivant : « Iste liber est pau- perum magistrorum de Sarbona studentium in theologia, ex legato magistri Johannis de Poilliaco, in quo continentur multe questiones disputate ab eodem » (fol. i \° du feuillet de garde). — Le rédacteur

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