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COMMENTAIRE ET NOTES 4I

sons etc. appartettaiis a Veo-lise de tuons. Saitict Mathiirin de Paris... fait Van 149c.

hiy estahlis, — expression de style, signifiant « concéder, investir » . Cf. Du Cange s. v. stahUire et stahilitare, et miles gtieti.

V. 173 . — Je leur laisse deux beaux rubis...

deux beaux rubis. — Cette leçon est fournie par BI ; C donne ribïis, et F rbîis (sic). Le huitain manque dans A. Les deux leçons ont chacune leurs partisans. Mais alors ribïis serait un mot créé par le poète, car on n'en connaît pas d'autre exemple : rubis, au contraire, synonyme d' « escarboucle brillant dans la nuit » et dont l'idée se con- tinue au vers suivant La Lanterne, présente un sens satisfaisant.

La Lanterne, ici, est en apposition à rubis. S'il y avait ribïis, il faudrait après, semble-t-il, la conjonction et : je leur laisse deux beaux ribïis Et la Lanterne. — Avec « rubis » la conjonction est inutile. D'ail- leurs, c'est un lieu commun, dans la littérature du moyen âge, que le rubis (carbunculus) l'escarboucle, éclairant dans la nuit comme ferait le soleil. Dans le Roman de la reine Maiiekine, on lit que celle-ci avait

■*Acascun plain doit .m. rubis : Ja n'iert li tans si anublis Que on asses cler n'i veist. De la grant clarté qui en ist.

Œuvres poétiques de Philippe de Beaumanoir (édit. H. Suchier, Soc. des anc. Textes fr.), t. I, p. 74, v. 2209-2212. « Tous celz qui vous ont veu vous comperent a l'escharboucle qui esclaircit les obscurs nuis. » Guil- laume de Machaut à Agnès de Navarre, dans L. de Laborde, Notice des émaux du Louvre, t. I, p. 265, s. v. ridns. De même, G. de Machaut dans Le voir Dit :

C'est l'escharboucle qui reluist Et esclarcist l'oscure nuit ; C'est en or li fins dyamans Qui donne grâce a tous amans ; C'est li fins rubis d'Orient Qui garist tous mauls en riant...

Fr. 1584, fol. 221 d ; et, de l'édit. Paulin Paris (1875, pour la Société des Bibliophiles français), p. 5, v. 95 et suiv. — (Sur cette édit. cf. Romania, t. XLI(i9i2), p. 384.) Enfin les vers suivants, imitation sen- sible de ceux de Villon et dus à l'auteur de V Amant rendu cordelier en Vobservance d^ Amours, inclinent à la même conclusion :

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