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COMMENTAIRE ET NOTES 57

marché de vivre qu'on a. A ceste cause, la Court a modéré la somme de deux solz et demy parisis que les geôliers de la Conciergerie et du Chastellet ont acoustumè de prendre sur chacun prisonnier prenant sa table, et pour chacune desdites tables en ij s. p. seuUement » (i^r juing i47i)Dupuy, 250, fol. 81 ; fr. 5908, fol. 133 vo. La pièce suivante vient excellemment commenter le vers de Villon : « Pour raison des grans oultraiges et insolences que Jehanne, femme de Jehan Papin, geôlier de la Conciergerie, faisoit aux prisonniers d'icelle, luy fut faictc defence sur peine d'estre bannie de Paris, et d'estre batue publicque- ment et pilloriée, et aussi a sondit mary et serviteurs.» (19 juillet 147 1). Dupuy, 250, fol. 81 v"; fr. 5908, fol. 134. Le sens du vers de Villon n'est pas douteux. Cependant, comme avec ce dernier, il faut toujours s'attendre aux fantaisies les plus inattendues, il convient de voir la signification qu'aurait le vers pris par antiphrase : l'on a, alors « et les dépens du geôlier», locution qui revient souvent dans les textes judi- ciaires du temps. Cf., par exemple, le passage relatif à Pierre de la Dehors (Arch. nat. X'-^ 4817, fol. 163 V), cité par Schwob, Introduction au nis. de Stockhohii , p. 41.

XXX. — \'illon laisse aux hôpitaux ses fenêtres tissues de toiles d'araignée; et aux misérables qui couchent sous les étaux, un pochon sur l'œil.

v. 23 3. — Item, je laisse aux hospitaux. ..

C'était alors dans les habitudes de laisser, par testament, quelque chose aux hôpitaux. Cf. Tuetey, Testaments, p. 34 et passim. Le vers de Villon semblerait être une critique indirecte au mauvais entretien de ces mêmes hôpitaux, la plupart fort pauvres (^Test. 1645).

V. 254. — Mes chasiii tissus d'aripiiee.

En architecture, le châssis est la partie immobile de la croisée qui reçoit les vitres, et, par extension, la fenêtre elle-même. « Pour avoir fait les fenestres et châssis de la croisée es. » Coyecque, L'Hôtel-Dieu

de Paris au moyen dge, t. I, p. 280. « Pour la façon de 4 fenestres

c'est assavoir pour le bois des 4 châssis.» Douët d'Arcq, Compte de Var- genterie des rois de France au X/F= siècle, p. 245, etc. Cf. Viollet-le- Duc, Dict. raisonné de V architecture franc, du XI^ au XVI' siècle, t. V, p. 408-410 et les planches ; et Alfred Franklin, Dict. hist. des arts, métiers et professions exercées dans Paris depuis le XI 11^ siècle (Paris,

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