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COMMENTAIRE ET NOTES 67

V. 276. — J'ouys la cloche de Serhonne .

Ce vers et les suivants font penser à un passage de Guillaume de Guil- leville, fort connu aux xive et xv^ siècles, comme en témoigne le très grand nombre de manuscrits qu'on en a :

Follie est de attendre au besoing Quant on cuide que bien soit loing La Mort : elle attent au postis ; Je le sceu bien, je fu surpris. La Mort laissa sa faux courir, Et fist m'ame du corps partir. Ce me sembla, si com songoye : Mais aussi, comme j'estoye En tel point et en tel torment, J'ouy l'orloge du couvent Qui pour les matines sonnoit. Si comme de coustume estoit. Quant je l'ouy, je m'esvueillay... »

Cy commence le Pèlerinage de humain voyage de vie humaine qui est exposé sus le Romans de la Rose, fr. 376, fol. 87 '*.

— la cloche de Serbonne. Cette cloche s'appelait Marie comme l'établit l'inscription qu'elle portait, et qui est relevée dans le Diarium Bibliothe- cae Sorbonae (141 7-1 506) : «In magno symbalo pinnaculi Serbone sunt très linee scripte :

Prima, Galterus, dictus Juvente, me fecit ; 2», Ego vocor Maria, ex parte undecim

milium Virginum ; 3a, Unde ista ecclesia fundata est anno

Domini millesimo trecentesimo

quinquagesimo octavo. »

Mazarine, ms. 5323, fol. 203 (cette inscription a été reproduite par M. Champion, t. I, p. 145, n. i). — Villon pouvait d'autant mieux « ouïr » la cloche de Sorbonne qu'« en temps calme » ou l'entendait « par tout Paris. » Lebeuf-Cocheris, Hist. de la ville et du diocèse de Paris, t. II, p. 71. Or, l'hôtel de la Porte Rouge où Villon avait sa chambre, était distant « d'une trentaine de mètres à peine du Collège de Sor- bonne. » Cf. Longnon, Etude biog. sur F. V., p. 205, et le plan placé vis-à-vis. — Gaguin rapporte dans son Compendium (ire édit. 1495) qu'à

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