Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/82

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yO FRANÇOIS VILLON

Tant que douleur me fesoit vivre, Commence escripre ce livre, Aussi com par desennuyance, Non pas par subtile science Mes parfumée et melencolie Qui a maint homme le sen lie Tant qu'a peine dort et sommeille.

Fr. I200, fol. T T° et v° (l'ouvrage est daté du 8 novembre 1451).

XXXVII-VIII. — Nouvelle allusion à Aristote, mais empruntée (v, 289-304), cette fois, à un traité d'Alain Char- tier que Villon parodie du même coup. « Et ainsy comme homme evanouy et pasmé [Melencholie] me vint porter ou logis d'enfermeté et me getta en la couche d'angoisse et de maladie. Mesmes Entendement, ce jeune et advisé bachelier.. . abeuvra elle de si estranges et merveilleux beuvrages confis en forcenerie et en descognoissance que le bon et saige qui ad ce besoing m'avoit conduit jusques au lit, demeura de costé moy estourdi et comme en litargie. Et depuis ay je sçeu que ceste vieille s'appelle Melencholie, qui trouble les pensées, deseiche les corps, corrumpt les humeurs, affaiblit, les sensitifz esperitz et maine l'ome a langour et a mort. Par elle, selon la doctrine de Aristote, ont esté et sont souvent les haulx engins et eslevez entendemens des parfons et excellens hommes troublez et obs- curciz, après frequentacion de trop parfondes et diverses pen- sées. Car les quatre vertus sensuelles dedans l'omme que nous appelions sensitive, ymaginative, estimative et mémoire sont corporelles et organiques, et se peuent grever par trop souvent et en trop fort euvre les exploutier. » L'Espérance ou consolation des trois Vertus, fr. 1123, fol. 107, revu sur le fr, 1 124, fol. 47 (del'édit. de Du Chesne, Paris, 1617, in-4o, p. 263). Plus loin, Chartier continue : «La puissance végétative jamais ne se repose avec ses filles : nutritive, formative, assimilative et vivitive qui sont en continuel euvre en leurs forges dont les souffletz bouffent par les membres esperiz de mouvement et de congnois- sance pour reparer le dommaige de humeur radical dont partie

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