Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/83

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COMMENTAIRE ET NOTES 7I

se consume et desgate achascuii moment. »Fr. 11 23, fol. I27v°.

— Précédemment Chartier avait parlé de son « cerveil que dame Melencolie tourmentoit entre ses dures mains ». « Senty ouvrir, croler et remouvoir la partie qu'où milieu de la teste siet en la région de l'ymaginative que aucuns appellent Fanta- sie. » Ibid., fol. 109. — Cette intrusion des termes de la Sco- lastique dans ce traité de philosophie morale s'explique à la rigueur, mais on la retrouve plus concentrée, s'il est possible, dans cette œuvre de mysticité amoureuse et symbolique qu'est la Vita nuova de Dante, etoià l'on relève la plupart des expres- sions dont se raille ici Villon, comme on pourra s'en convaincre en recourant au petit ouvrage de l'Alighieri (1265 -]- 1321) qui le composa entre sa vingt-cinquième et sa trentième année, alors qu'il était encore tout pénétré de l'enseignement d'Aristote et de saint Thomas, et sous l'influence directe de la poésie lyrique des Troubadours et des chansons de Thibaud de Cham- pagne. Aussi bien est-ce vraisemblablement Dante que Chartier a imité dans ces allusions (indépendamment d'Aristote), car il va même jusqu'à l'interpeller dans ce même traité de VEspérance : « Et tu, damp poethe de Florence, se tu vivois maintenant, eusse bien matierede crier contre Constantin... » (fr. 1123, fol. 157 v°) (allusion au passage bien connu de Vlnferno : « Ahi, Constantin di quanto mal fu matre... » (XIX, v. 115 et suiv.).

— Hermann Oelsmer ne souffle mot de Chartier, non plus que de Laurent de Premierfait et d'autres, dans sa compilation : Dante in Frankreich bis Tjum Ende der XVIII Jahrhunderfs, Ber- lin, 1895.

V. 295-96. — JeVay Un, se bien m'en souvient, En Aristote aucunes fois.

Villon ne plaisante pas en parlant ainsi : c'est bien dans Aristote (remanié par les scolastiques) qu'il avait lu ces belles choses. Dans la réforme de la Faculté des Arts, promulguée par le cardinal d'Estoute- ville (1452), on lit, en effet, ce passage : « Itemillud statutum innova- mus quod nullus admittatur ad licentiam in dicta Facultate, nec in exa- mine beatae Genovefae nisi ultra praedictos libres audierit Parisius vel,

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