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86 FRANÇOIS VILLON

V. 26. — Trop plus que cy ne le raconte...

Trop plus, bien plus. « Parquoy il appert tresevidemment que tu m'aimes trop plus que je ne faiz. » Gerson, L'Esguillon d'amour divine, Mazarine, ms. 947, fol. 12 v°. « Tous deux véritables, tous deux excel- iens orateurs, mais Quinte Curce trop plus. » Fr. 22547, fol. 2. Quinte Curce traduit par Vasque de Lucene (1463). « Les roys et princes en sont trop plus fors quant ilz entreprennent du conseil de leurs subjectz. » Commynes (édit. Dupont), t. II, p. 141, etc.

V. 29-50. — Ei VEglise nous dit et compte Que prions pour no:( ennemis.

Et VEglise. — Et conjonction, devant un nom sujet, dans l'ancien français, marque l'opposition à un autre sujet qui précède. Aussi est-ce à tort que Marot, et après lui La Monnoye, Prompsault, Lacroix, malgré l'unanimité des sources manuscrites et des incunables, ont corrigé Et par Mais, qui a d'ailleurs le même sens. Ces deux vers sont peut-être une allusion au verset suivant de saint Luc : « Verumtamen diligite inimicos vestros, » VI, 35; ou à cet autre : « Pater dimitte illis, non sciunt enim quid faciunt. » Luc XXIII, 34. Il y aurait alors là, sous une apparence de soumission respectueuse, une nouvelle pointe contre Thi- bault d'Auxigny. — Le vers 30 et le suivant (32) :

Quoi qu'il m'ait fait, a Dieu remis !

évoquent deux vers correspondants du Trésor de Jean de Meun :

Et prier pour ses ennemis Que leur meffait leur soit remis ! (T. III, p. 347 (édit. Méon). Il est question de Jésus-Christ.)

V. — Villon priera pour lui, mais ce sera à la façon des Picards.

v. 34. — Par Vame du bon feu Cotart !

Jehan Cotart que Villon appelle plus loin son procureur en cour d'Église (Test., 1231) était mort le 9 janvier 1461 (n. st.) (Arch. nat. Z. 10 ', fol. 86 vo). Le Jehan Cotart de Villon n'est pas à confondre avec Maistre Jehan Cotart, secrétaire de Charles, duc d'Orléans et de Valois (fr. 27355, pièce 2, — 30 juillet 1437); ni avec Jean Cotard « marchand orfèvre et bourgeois » à Paris, en 1472, et mentionné pat"

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