Il en épuisa l’eau dans la gueule du chien ;
Et le chien bondissant, tout joyeux de renaître,
Dit par une caresse : « Abdallah, sois mon maître. »
Il marche, il marche encor, puis s’arrête, voyant
Son nouveau compagnon trembler en aboyant :
Un serpent au soleil se dressait sur sa queue ;
Le serpent-roi, celui qu’on appelle Devin ;
Et, sous les mille éclairs de son écaille bleue,
Un oiseau fasciné se débattait en vain.
Notre héros s’élance, invoque le Prophète,
Et, fort de sa pitié, fort du secours divin,
Frappe à coups redoublés le monstre sur la tête.
Le Devin se tordit sur le sable et siffla,
Puis mourut aux pieds d’Abdallah.
Le vainqueur dans son sein mit l’oiseau, sa conquête,
Et le baise, endormi sur son mol oreiller,
Doucement, doucement, de peur de l’éveiller.
Le voilà parvenu devant la grotte sainte,
Enfin !… et sur le seuil il hésite, n’osant,
Lui coupable et poudreux, profaner cette enceinte ;
Mais, ô surprise ! aux pieds du vieillard imposant,
Quand le Maudit courbait la tête,
Le chien qui le suivait à la porte gratta,
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