une biche mangea mon pain dans ma robe, et un petit oiseau, fatigué d’un long vol, vint s’endormir dans mon carquois. Je l’ai porté à Macaria.
Ouvrez ! je suis Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent ferait mourir.
Alors mes frères m’ont dit : « Tu n’es bon à rien », et m’ont battu ; mais je n’ai pas pleuré, parce que je pensais à ma sœur. Et demain, on me prendra ma sœur, et demain, quand Macaria, assise au banquet nuptial, dira : « Quelle est donc cette fumée bleue qui monte là-bas derrière ce bois de lauriers ? - Oh ! ce n’est rien, diront les convives. « C’est le bûcher d’Ixus, le pauvre gui de chêne qu’un coup de vent a fait mourir ».
« Non, tu vivras ! s’écria la jeune fille attendrie. Je t’abriterai si bien dans mon cœur que toutes les tempêtes passeront sans que le moindre souffle t’en arrive. Lycus est heureux et fêté, lui, et les vierges d’Athènes sont nombreuses. A toi, seul et souffrant, toutes mes heures et tous mes amours ! Pauvre gui de chêne ! tu pareras mon sein mieux que le bouquet des mariées. Tiens, mon frère, tiens, mon poète, voilà le prix de ta chanson ». Et arrachant de ses cheveux la guirlande nuptiale, elle la jeta trempée de larmes, aux pieds d’Ixus. Ixus voulut répondre ; mais, foudroyé d’émotions imprévues, le pauvre enfant eut à peine la force d’une exclamation. « Oh ! » fit-