Vous qui crachez l’injure au mitrailleur en froc,
Avez-vous oublié que l’homme de Saint-Roch,
Flétri d’un souvenir qu’aucun exploit n’efface,
À son début sanglant nous apparut en face
Dans ce Paris qu’au jour des sanglants désespoirs
Le canon blasonna d’hiéroglyphes noirs ?
Distinguez-vous quel mot est gravé sur la pierre ?
Charles ou Napoléon ? Juillet ou Vendémiaire ?
Quel or espérez-vous, quand vos creusets hardis
Fondent quatre-vingt-treize avec mil huit cent dix ?
À vos yeux, si Brutus vous a soufflé son âme,
La race de Tarquin est une race infâme.
Crachez donc sur sa cendre abandonnée aux vents,
Votez des échafauds à ses restes vivants,
Qu’ils meurent abreuvés de lentes agonies,
Et qu’on les traîne morts aux vers des gémonies.
C’est peu : ressuscitez contre des noms maudits
Les lois dont le blasphème était frappé jadis.
Mutilez par le fer, brûlez par les acides
La bouche qui vomit les sons liberticides ;
Car, si l’on évoquait l’ombre du soldat-roi,
La liberté féconde avorterait d’effroi.
Mais il dort sans réveil, le géant de l’empire ;
L’Anglais a bien cloué le cercueil du vampire.
Qu’on n’oppose donc plus sur d’antiques pennons
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