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Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/77

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Circulera changée en sève nourricière ;
Dans chacun des rameaux qui frissonnent au vent
Nos fils vénéreront un ancêtre vivant,
Et le soir, attentifs au conseil que leur donne
Un prophète semblable à celui de Dodone,
Aux jours de grande alarme ils diront à genoux :
Mânes de nos aïeux, que faire ? inspirez-nous !…


Le poëte aux débris voua toujours un culte :
Pour une âme rêveuse ils ont un charme occulte.
L’immagination en fait sortir des voix
Qui parlent aux vivants des choses d’autrefois,
Et le vers pousse bien, comme la giroflée,
Aux crevasses d’un mur, au pied d’un mausolée.
Oh ! rouvrir sous mes pas, au désert d’Orient,
Les traces de Byron et de Chateaubriand ;
Respirer, accoudé sur un tronc de colonne,
La poussière qui fut Palmyre ou Babylone,