Soldat, va conquérir un laurier pour blason,
Et, comme Ivanhoë transfuge de Solyme,
Étonnant son pays d’un courage anonyme,
Dans le tournoi sanglant qu’ouvre la Liberté,
Fais dire aux spectateurs : Gloire au déshérité !
Oui, confonds pour jamais ton avenir au nôtre,
Sois vraiment fils de France, et plût au ciel que l’autre…
L’autre orphelin, débris d’un empire plus beau,
Pût revenir aussi de l’exil du tombeau !…
Mais que sert d’embrasser une vaine chimère ?
Ils sont perdus tous deux pour la France, leur mère.
Dans la grande cité qui leur donna son lait,
Ma pitié caressante en vain les rappelait :
L’un ne peut soulever la pierre sépulcrale,
L’autre, inhumé vivant dans sa pourpre royale,
Grelotte comme lui sous les brouillards du nord.
Je parlais à deux sourds : l’égoïsme et la mort.
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