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Page:Œuvres de Lanjuinais, vol. 1.djvu/108

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DE J.-D. LANJUINAIS.

voisines chacune en sens opposé. Ces singularités nous ont paru vraiment dignes d’être observées ; on en trouve de même nature dans l’écriture grantha.

Il y a dans les caractères groupés, c’est-à-dire liés ensemble, des lettres non-seulement accotées, mais encore des lettres d’un même mot, d’une même ligne, placées au-dessus et au-dessous du corps horizontal et commun dont elles dépendent ; ce qui donne à ces lettres supérieures et inférieures une direction perpendiculaire.

Il arrive encore, sans que les caractères soient précisément et parfaitement groupés, c’est-à-dire liés et ne faisant qu’une seule figure, qu’ils se trouvent placés, deux, trois et quatre, les uns sur les autres perpendiculairement.

Mais chacune des trois directions perpendiculaires dont nous venons de parler n’est qu’accidentelle.

Les groupes de lettres s’appellent en sanscrit phala, ou samyoga, ou youcta câra. Le mot phala, analogue au grec φαλλός (phallos) et au latin phallus, exprime ici la multiplicité des caractères jointe à l’unité, soit réelle, soit apparente, de la figure[1]. Le mot samyoga est composé de sam, avec, et d’yoga, jonction. Youcta câra peut se traduire en latin juncta littera, ou, pour rapprocher da-

  1. Cette étymologie peut être spirituelle ; mais il est vrai de dire que phala veut dire fruit, et, au figuré, produit, résultat.