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ŒUVRES

pas à s’altérer, à cause du mouvement apparent des fixes, qui abrége l’année tropique, en faisant rétrograder les points équinoxiaux et solsticiaux d’environ cinquante secondes de degré par an, d’un degré environ en soixante-douze ans, d’un signe solaire environ en deux mille cent quarante-cinq ans, et du cercle entier en vingt-sept mille sept cent trente ans. Le tems auquel existait ce double accord doit donner l’époque de l’invention des deux zodiaques. Or, ce tems n’est pas celui où les étoiles de la tête du bélier se trouvèrent au point équinoxial du printems ; car elles s’y trouvèrent vers l’an 388 avant l’ère vulgaire, et déjà quantité d’observations faites en Perse, en Égypte, à la Chine, dans l’Inde, plaçaient l’équinoxe du printems aux premiers degrés de la constellation du taureau, ce qui fait remonter l’usage du zodiaque solaire deux mille ans avant l’ère vulgaire. Mais ce n’est point à cette époque de deux mille ans avant l’ère vulgaire, lorsque l’astérisme du taureau était à l’équinoxe qu’on doit placer l’invention du zodiaque, puisqu’alors il n’eût existé aucun accord entre les signes et les saisons ; la balance est le seul signe qui ait pu réunir l’accord des stations solaires et lunaires, et l’accord des signes avec les saisons ; Quoi de plus propre à représenter l’équinoxe du printems, ou l’égalité des jours et des nuits, qu’une balance ? Donc les hommes inventèrent le zodiaque, au plus tard, lorsque le point