Page:Œuvres de Louise Ackermann.djvu/63

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Tu l’entendais chanter, tu la voyais sourire,
La fille de Lesbos, Sapho, qui sur la lyre
Répandit sa grâce et ses feux.
Sa voix te trouble, Alcée, et son regard t’enflamme ;
Tandis que ses accents pénétraient dans ton âme,
Sa beauté ravissait tes yeux.

Que devint ton amour ? L’heure qui le vit naître
L’a-t-elle vu mourir ? Vénus ailleurs, peut-être,
Emporta tes vœux fugitifs.
Mais le parfum du cœur jamais ne s’évapore ;
Même après deux mille ans, je le respire encore
Dans deux vers émus et craintifs.