Allez, Alcimédon ; que la flotte d’Atrée
Se prépare à voguer loin de l’île d’Eubée :
Puiſque les dieux jaloux ne l’y retiennent plus,
Portez à tous ſes chefs mes ordres abſolus ;
Que tout ſoit prêt.
Je l’attends en ces lieux. Toi, demeure, Euryſthène.
Enfin ce jour heureux, ce jour tant ſouhaité
Ranime dans mon cœur l’eſpoir & la fierté.
Athènes, trop longtemps l’aſile de Thyeſte,
Éprouvera bientôt le ſort le plus funeſte ;
Mon fils, prêt à ſervir un ſi juſte tranſport,
Va porter dans ſes murs & la flamme & la mort.
Ainſi, loin d’épargner l’infortuné Thyeſte,
Vous détruiſez encor l’aſile qui lui reſte.
Ah ! Seigneur, ſi le ſang qui vous unit tous deux
N’eſt plus qu’un titre vain pour ce roi malheureux,
Songez que rien ne peut mieux remplir votre envie