Ce n’eſt plus pour tenter une grâce incertaine ;
Mais, avant ſon départ, je voudrais voir Pliſthène :
Léonide, ſachez s’il n’eſt point de retour.
Ma fille, il faut ſonger à fuir de ce ſéjour ;
Tout menace à la fois l’aſile de Thyeſte :
Défendons, s’il ſe peut, le ſeul bien qui nous reſte.
D’un père infortuné que prétendent vos pleurs ?
Voulez-vous, dans ces lieux, voir combler mes malheurs ?
Pourquoi, ſur mes déſirs cherchant à me contraindre,
Ne point voir le tyran ? Qu’en avez-vous à craindre ?
Sans lui, ſans ſon ſecours, quel ſera mon eſpoir ?
Vous voyez que Pliſthène eſt ici ſans pouvoir,
Qu’il va bientôt voguer vers le port de Pyrée ;
Voulez-vous qu’à ma fuite il en ferme l’entrée ?
La voile ſe déploie, & flotte au gré des vents ;
Laiſſez-moi profiter de ces heureux inſtants.
Voyez, puiſqu’il le faut, l’inexorable Atrée.