Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/162

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Rappelle tes eſprits ; avec lui je te laiſſe.
Au ſecours de ta main appelle ta princeſſe ;
Le ſoin de la ſauver doit exciter ton bras.

P L I S T H È N E.

Quoi ! Vous l’immoleriez ! Je ne vous quitte pas.
Je crois voir dans Thyeſte un dieu qui m’épouvante.
Ah ! Seigneur !

A T R É E.

Ah ! Seigneur !Viens donc voir expirer ton amante ;
Du moindre mouvement ſa mort ſera le fruit.


S C È N E   IV.
P L I S T H È N E, ſeul.

Dieux ! Plongez-moi plutôt dans l’éternelle nuit.
Non, cruel, n’attends pas que ma main meurtrière
Faſſe couler le ſang de ton malheureux frère.
Aſſouvis, ſi tu veux, ta fureur ſur le mien :
Mais, duſſé-je en périr, je défendrai le ſien.


S C È N E   V.
Thyeſte, Pliſthène.
T H Y E S T E.

Prince, qu’un tendre ſoin dans mon ſort intéreſſe,
Héros dont les vertus charment toute la Grèce,