Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/73

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I D A M A N T E.

Seigneur…

I D O M É N É E.

Seigneur…Ah ! Fils ingrat, vous êtes mon rival !

I D A M A N T E.

Ô ciel !

I D O M É N É E.

Ô ciel !De quelle main par le trait qui me bleſſe !
Réſerviez-vous, cruel ! Ce prix à ma tendreſſe ?
Je ne verrai donc plus dans mes triſtes états
Que des dieux ennemis & des hommes ingrats !
Quoi ! Toujours du deſtin la barbare injuſtice
De tout ce qui m’eſt cher fera donc mon ſupplice !
Imprudent que j’étais ! Et j’allais couronner
Ce fils qu’à ma fureur je dois abandonner !
Mais c’en eſt fait, l’amour de mon devoir décide.

I D A M A N T E.

Mon père…

I D O M É N É E.

Mon père…Ô nom trop doux pour un fils ſi perfide !

I D A M A N T E.

N’accablez point, ſeigneur, un fils infortuné,
À des maux infinis par l’amour condamné.