D’un torrent de flatteurs écartent ſa jeuneſſe :
Accoutume ſon cœur à ſuivre l’équité :
Conſerve-lui ſurtout cette ſincérité
Rare dans tes pareils, aux rois ſi néceſſaire :
Sois enfin à ce fils ce que tu fus au père.
Surmonte ta douleur en ce dernier moment,
Et reçois mes aDieux dans cet embraſſement.
Non, vous ne mourrez point ; votre cœur inflexible
Nourrit en vain l’eſpoir d’un projet ſi terrible.
Immolez-moi, ſeigneur, ou craignez…
Quoique prêt à mourir, je ſuis toujours ton roi.
Je veux être obéi ; ceſſe de me contraindre.
Parmi tant de malheurs, eſt-ce moi qu’il faut plaindre ?
Vois quels ſont les tourments qui déchirent mon cœur ;
Et, par pitié du moins, laiſſe-moi ma fureur.
Je vois mon fils. Surtout que ta bouche fidèle
De mes triſtes projets lui cache la nouvelle :
Je n’en mourrais pas moins ; & tes ſoins dangereux
Rendraient, ſans me ſauver, mon deſtin plus affreux.