Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome second, 1750.djvu/279

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T U L L I E.

Prête-moi ce poignard. Le voilà. Je me meurs !

C A T I L I N A.

Tout eſt fini pour moi : mais, ſi je perds la vie,
Du moins mes ennemis ne me l’ont point ravie.
Séchez vos pleurs, Tullie ; et que prétendez-vous
D’un cœur dont la mort ſeule éteindra le courroux ?
Étouffez des regrets que ma fierté dédaigne ;
C’eſt de mourir vaincu qu’il faut que l’on me plaigne.
voyant arriver les conjurés qu’on mène au ſupplice.
Voici le dernier coup que me gardait le Sort.


S C È N E   D E R N I È R E.
Catilina, Tullie, Lentulus, Céthégus, les licteurs.


C É T H É G U S, en paſſant.

Adieu, Catilina ; nous allons à la mort.

C A T I L I N A.

Amis infortunés, ma main vient de répandre
Ce ſang que j’aurais dû verſer pour vous défendre.