Aller au contenu

Page:Œuvres de Madame des Houlieres, tome 2, 1798.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cochon n’avoit d’autre mérite
Que celui d’être aimé d’un héros et de vous.

GRISETTE.

Son choix autorisoit ma fatale foiblesse.
On sait pour mon amant la douleur qui le presse.
Mon cher Cochon étoit le plus beau des toutous.
Miaou, miaou.

MARMUSE.

Miaou, miaou. Peste des miaous !
Beauté capricieuse,
Soyez un peu moins précieuse ;
Le ridicule suit de bien près les grands goûts.
Cet assemblage de merveilles,
Ce Cochon, ce chien tant aimé,
Étoit sans queue et sans oreilles.
Il fut, dit-on, sauvé de l’égoût de Marseilles,
Et Cochon fut nommé,
Tant il avoit de l’air de cette bête immonde.
Il sortoit de sa gueule une certaine odeur
Qui se faisoit sentir de cent pas à la ronde.
Il ne lui restoit plus qu’un œil distillateur.
C’étoit, à cela près, le plus beau chien du monde.

GRISETTE.

Non. Cochon étoit fait pour enflammer un cœur.