Page:Œuvres de Robespierre.djvu/116

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indignement trahie. » Il ne dit que quelques mots pour citer un passage d’un discours prononcé par Brissot, le 25 juillet dernier, à la tribune de l’Assemblée législative : « Les royalistes, continue-t-il, ne cessent de conspirer avec les ennemis intérieurs et extérieurs de la république. Voilà la déclaration que je voulais faire avant de voir la faction détestable consommer la ruine de la patrie, si toutefois la patrie pouvait périr sous les coups des plus vils mortels. Maintenant, je laisse ces hommes criminels finir leur odieuse carrière. Je leur abandonne cette tribune ; qu’ils viennent y distiller leurs poisons ; qu’ils viennent y secouer les brandons de la guerre civile ; qu’ils entretiennent des correspondances avec les ennemis de la patrie ; qu’ils finissent leur carrière ; la nation les jugera. Que ce qu’il y a de plus lâche, de plus vil et de plus impur sur la terre triomphe et ramène à l’esclavage une nation de vingt-cinq millions d’hommes qui voulaient être libres ! Je regrette que la faiblesse de mes organes ne me permette pas de développer toutes leurs trames. C’est aux républicains à les replonger dans l’abîme de la honte. »

Il reprend la parole dans la séance du 31 mai : il demande la suppression de la commission des douze ; il dit que ce ne sont pas des mesures insignifiantes qui peuvent sauver la patrie ; il s’étend longuement sur les dangers qui menacent la république… « Concluez donc, » lui crie Vergniaud ? — « Oui, je vais conclure, et contre vous ! contre vous qui, après la révolution du 10 août, avez voulu conduire à l’échafaud ceux qui l’ont faite ! contre vous, qui n’avez cessé de provoquer la destruction de Paris ! contre vous, qui avez voulu sauver le tyran ! contre vous, qui avez conspiré avec Dumouriez ! contre vous, qui avez poursuivi avec acharnement les mêmes patriotes dont Dumouriez demandait la tête ! contre vous, dont les vengeances criminelles ont provoqué ces mêmes cris d’indignation dont vous voulez faire un crime à ceux qui sont vos victimes ! Eh